PLAIDOYER ET ENJEUX 22-04-2025 Introduction À moins de deux semaines du scrutin, qui aura lieu le lundi 28 avril 2025, il est temps d’examiner de plus près ce que proposent les principaux partis en matière de sécurité alimentaire, surtout en ce qui concerne les grandes revendications de notre campagne #AssezDesMiettes. Dans ce billet de blogue, nous passons en revue le programme électoral des cinq grands partis : le Bloc québécois, le Parti conservateur du Canada, le Parti vert du Canada, le Parti libéral du Canada et le Nouveau parti démocratique (NPD). Bien que cette revue ne soit pas exhaustive (les programmes ont été publiés progressivement pendant la campagne), nous nous concentrons sur la position de chaque parti face à chacun de nos appels à l’action en matière de sécurité alimentaire. À ce stade de la campagne électorale, la plupart des engagements majeurs semblent avoir été rendus publics. Le moment est donc bien choisi pour évaluer la concordance des programmes des partis avec nos priorités. Tableau résumé Voici les trois demandes de la campagne #AssezDesMiettes : Réduire de moitié l’insécurité alimentaire d’ici à 2030 Veiller à ce que tout le monde puisse subvenir à ses besoins essentiels Créer une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base Créer un Supplément de revenu pour personnes en âge de travailler Élargir la Prestation canadienne pour les personnes handicapées Améliorer le régime d’assurance-emploi Défendre la souveraineté alimentaire autochtone Le tableau ci-dessous indique si le programme de chaque parti politique comprend des éléments de nos revendications, de manière explicite ou implicite. Une case vide signifie que, à l’heure actuelle, le parti n’a pris aucun engagement public sur la revendication en question. Demande de la campagne Bloc Conservateur Vert Libéral NPD Réduire de moitié l’insécurité alimentaire d’ici à 2030 Veiller à ce que tout le monde puisse subvenir à ses besoins essentiels Transformer l’actuel credit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base ✔ ✔ Transformer l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler Élargir la Prestation canadienne pour les personnes handicapées ✔ ✔ Améliorer le regime d’assurance-emploi ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ Défendre la souveraineté alimentaire autochtone ✔ ✔ ✔ ✔ Notre avis général Le Canada traverse une crise de l’insécurité alimentaire qui touche au moins 8,7 millions de personnes, dont 2,1 millions d’enfants. Le problème n’est pas marginal. Il s’agit d’une urgence nationale qui exige des mesures systémiques audacieuses. Pourtant, à l’approche de ces élections, aucun des cinq principaux partis politiques n’a manifesté la volonté politique d’aborder la question sérieusement. Nous constatons un manque d’engagement à renforcer les programmes sociaux et d’aide au revenu dont l’efficacité est avérée pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Alors que la population canadienne croule sous le poids de l’angoisse économique, des difficultés grandissantes et de la hausse vertigineuse des prix des aliments, nous attendons de nos élu·e·s qu’ils et elles nous redonnent espoir et fassent preuve de sollicitude. Souvent, les partis politiques proposent ou mettent en œuvre des politiques fondées sur leurs valeurs politiques. Or, l’insécurité alimentaire et la pauvreté transcendent les clivages politiques. Les millions de personnes au Canada qui vivent de l’insécurité alimentaire sont issues de tous les milieux. Elles veulent des mesures concrètes, pas de la politique. Face aux difficultés croissantes, les partis politiques ont choisi de réagir en proposant des programmes axés principalement sur des réductions d’impôts, mesures qui ne permettent guère de s’attaquer aux causes profondes des inégalités. Souvent présentées comme un moyen d’augmenter le salaire net, en particulier pour les familles à faible et moyen revenu, ces mesures ont toutefois un coût important : une réduction des recettes de l’État à un moment où les investissements publics dans les infrastructures sociales sont plus que jamais nécessaires. Aucun parti n’a réellement proposé de plan crédible pour compenser ces pertes ou protéger le filet social contre l’érosion. L’absence de telles garanties soulève de vives inquiétudes quant aux priorités politiques et laisse entrevoir une troublante volonté de jouer avec la stabilité financière des plus vulnérables de notre société. Dans ce contexte, les baisses d’impôts risquent moins d’agir comme une mesure d’allègement économique que comme un transfert de richesse publique qui profite démesurément aux plus riches. Les réductions d’impôt ne font pas grand-chose pour les personnes les plus démunies. La plupart des partis ont fait d’importantes promesses pour stimuler l’économie, créer des emplois et construire davantage de logements afin d’assurer à tous et à toutes que le coût de la vie reste abordable. Bien que louables, ces investissements mettraient de nombreuses années à porter des fruits. À supposer que ces résultats se concrétisent, les investissements économiques ne peuvent en aucun cas se substituer aux programmes sociaux qui procurent du soutien et de l’espoir aux membres les plus vulnérables de notre société. Les deux sont nécessaires. Enfin, invoquer des déclarations internationales et des enquêtes nationales sur les questions autochtones sans avoir de plan de mise en œuvre concret revient à faire de belles promesses en l’air. Nous sommes inquiets qu’aucun parti politique n’ait encore clairement inscrit la souveraineté alimentaire autochtone au nombre de ses priorités politiques. Pour y parvenir, il faut renforcer les systèmes alimentaires autochtones traditionnels tels que les droits de chasse, de pêche et de cueillette. Heureusement, il leur reste encore un peu de temps avant le jour du scrutin pour revoir leur programme. Nous appelons les partis à s’engager à mettre en œuvre des solutions efficaces pour combattre l’insécurité alimentaire. Et bien sûr, nous invitons tous nos partenaires, toutes les parties prenantes et l’ensemble de la population canadienne à appuyer les candidat·e·s qui s’engagent fermement et concrètement à s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire. Fini les retards. Nous en avons assez des miettes! Nous vous présentons une liste détaillée de toutes nos revendications pour la campagne et des positions de chaque parti. Demande no 1 : Réduire de moitié l’insécurité alimentaire d’ici à 2030 Face à la hausse fulgurante de l’insécurité alimentaire au Canada, nous demandons aux candidat·e·s de s’engager à réduire de moitié l’insécurité alimentaire d’ici à 2030. La fixation de cet objectif garantirait la rapidité, la transparence et l’efficacité des interventions visant à réduire l’insécurité alimentaire. Bloc québécois Aucun engagement n’a encore été pris concernant la fixation d’un objectif de sécurité alimentaire. Parti conservateur Aucun engagement n’a encore été pris concernant la fixation d’un objectif de sécurité alimentaire. Parti vert Aucun engagement n’a encore été pris concernant la fixation d’un objectif de sécurité alimentaire. Parti libéral Aucun engagement n’a encore été pris concernant la fixation d’un objectif de sécurité alimentaire. Nouveau parti démocratique Aucun engagement n’a encore été pris concernant la fixation d’un objectif de sécurité alimentaire. Demande no 2 : Veiller à ce que tout le monde puisse subvenir à ses besoins essentiels L’insécurité alimentaire existe au Canada parce que les gens n’ont pas les moyens de se nourrir. Et lorsqu’il y a insécurité alimentaire, il y a privation au niveau d’autres besoins essentiels. La nourriture est la première chose que l’on coupe normalement dans son budget pour répondre à d’autres besoins essentiels comme le paiement du loyer ou de l’hypothèque. Par conséquent, lorsque les gens disent avoir des difficultés à se nourrir, c’est qu’ils ont déjà du mal à subvenir à tous leurs autres besoins fondamentaux. Tout porte à croire que les politiques qui augmentent les revenus de la population permettent de réduire l’insécurité alimentaire. C’est pourquoi nous demandons à l’ensemble des candidat·e·s de s’engager à ce que chaque personne puisse subvenir à ses besoins essentiels, dont l’alimentation. Nous demandons donc aux candidat·e·s de s’engager à renforcer les mesures d’aide au revenu pour les travailleur·euse·s et les personnes à revenu fixe : En transformant l’actuel crédit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base En transformant l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler En élargissant la Prestation canadienne pour les personnes handicapées En améliorant le régime d’assurance-emploi (AE) Quelle est la position des principaux partis politiques face à ces revendications? Bloc québécois Parmi nos revendications, le Bloc s’est engagé à améliorer l’assurance-emploi : en modifiant les critères d’admissibilité à l’AE pour les travailleur·euse·s qui perdent leur emploi en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis. Le Bloc n’a pas encore pris d’engagements sur les points suivants : Transformation de l’actuel crédit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base Transformation de l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler Élargissement de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées Le parti a toutefois promis d’autres mesures qui, selon lui, aideraient les gens à subvenir à leurs besoins essentiels : Autres mesures d’aide au revenu Déposer un projet de loi pour hausser la pension de vieillesse des 65 à 74 ans de 10 %. Revoir l’Allocation canadienne pour enfants pour mieux l’adapter aux familles recomposées et la baser sur le revenu des parents qui ont la responsabilité des enfants. Doubler le crédit de TPS pour les trimestres où l’inflation dépasse la cible de la Banque du Canada (entre 1 et 3 %). Verser le crédit de TPS une fois par mois plutôt qu’une fois par trimestre comme c’est le cas actuellement. Créer des subventions salariales semblables à celles mises en place pendant la pandémie pour les travailleur·euse·s touché·e·s par les droits de douane américains. Réductions d’impôts et mesures incitatives Proposer des incitatifs fiscaux pour les personnes âgées qui choisissent de rester sur le marché du travail. Abolir la TPS sur tous les biens de seconde main et n’exiger qu’une déclaration d’impôt unique administrée par Québec. Restreindre les taux d’intérêt des cartes de crédit. Mettre en place un mécanisme d’ajustement carbone à la frontière afin de taxer les importations en provenance de pays n’ayant pas de politiques comparables sur la tarification du carbone. Emplois et mesures d’aide aux travailleur·euse·s Exiger que le fédéral éponge la dette de pandémie de la caisse d’assurance-emploi, plutôt qu’imposer ses responsabilités aux travailleur·euse·s. Maintenir l’âge de la retraite à 65 ans. Abordabilité du logement Transférer sans condition au Québec les 1,2 milliard de dollars du Fonds canadien pour les infrastructures liées au logement. Ce financement serait intégré à un programme existant ou nouveau qui répondrait mieux aux besoins des municipalités québécoises. Accorder un remboursement de la TPS sur les maisons neuves aux personnes qui achètent une première maison. Abolir la TPS sur les services afférents à l’achat d’une première maison, tels que l’inspection du bâtiment. Parti conservateur Parmi nos revendications, les conservateurs se sont engagés à améliorer l’assurance-emploi (AE) grâce à leur plan « Plus de bottes, moins de cravates » : en accélérant l’accès à l’AE pour les apprentis dans les métiers règlementés; en permettant aux centres de formation syndicaux et aux collèges de préinscrire les apprentis à l’AE, afin que les gens de métier obtiennent rapidement les prestations. Les conservateurs n’ont pas encore pris d’engagement sur les points suivants : Transformation de l’actuel crédit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base Transformation de l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler Élargissement de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées Le parti a toutefois promis d’autres mesures qui, selon lui, aideraient les gens à subvenir à leurs besoins essentiels : Réductions d’impôts et mesures incitatives Faire passer le taux de la première tranche d’imposition de 15 % à 12,75 %, ce qui permettrait aux personnes gagnant 57 000 $ d’économiser 900 $ par an. Permettre aux aîné·e·s qui travaillent et dont le revenu est inférieur à 42 000 $ de gagner jusqu’à 34 000 $ libre d’impôt (soit environ 10 000 $ de plus). Permettre de faire croître l’épargne dans les Régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) jusqu’à l’âge de 73 ans, au lieu de 71 ans. Abroger la loi sur la tarification du carbone pour les consommateur·rice·s et les grandes industries. Augmenter de 5 000 $ le plafond de cotisation au Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), pour les placements dans des actifs canadiens uniquement. Emplois et mesures d’aide aux travailleur·euse·s Créer un plan « Plus de bottes, moins de cravates » qui améliorera la formation et les possibilités d’emploi dans les métiers spécialisés. Ce plan prévoit : Le financement des centres de formation grâce à l’expansion du Programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, dans le but de former 350 000 personnes sur cinq ans. Les petits syndicats auraient un accès égal au financement, lequel couvrirait jusqu’à 75 % des coûts pour mettre en place et faire fonctionner ces programmes. L’octroi de subventions directes, notamment en réinstaurant les bourses aux apprentis pouvant atteindre 4 000 $ par personne. Collaborer avec les provinces en vue d’harmoniser la règlementation sur la santé et la sécurité, afin de permettre aux gens de métier de travailler partout au Canada sans avoir à suivre de formation supplémentaire. Permettre aux gens de métier de déduire leurs dépenses pour la nourriture, le transport et l’hébergement lorsque les déplacements dépassent 120 km. Ramener la déduction fiscale pour déplacement d’affaires à l’équivalent du coût d’un vol commercial. Maintenir l’âge de la retraite à 65 ans. Abordabilité du logement Éliminer la TPS fédérale sur toutes les maisons neuves dont le prix ne dépasse pas 1,3 million de dollars, sans restriction relative à la résidence principale ou au statut de premier acheteur. Cette mesure permettrait aux acheteur·euse·s d’économiser jusqu’à 65 000 $. Exonérer d’impôt les gains en capital réinvestis au Canada. Lier le financement fédéral accordé aux villes au nombre de nouvelles constructions. Veiller à ce que les villes et municipalités augmentent leur construction de logements de 15 % par an et accorder des primes à celles qui dépassent cet objectif. Vendre 15 % des édifices appartenant au fédéral afin de faciliter la construction de logements abordables. Instaurer une amende pour les municipalités qui font obstruction à la construction en raison d’une opposition importante des résident·e·s (syndrome « Pas dans ma cour »). Programmes sociaux Veiller à ce que les bénéficiaires actuels des programmes de garderie, de soins dentaires et d’assurance-médicaments continuent de recevoir ces prestations sans interruption. Parti vert Parmi nos revendications, les verts ont pris l’engagement suivant : Financer adéquatement et corriger la Prestation canadienne pour les personnes handicapées afin de sortir de la pauvreté toutes les personnes en situation de handicap. Les verts n’ont pas encore pris d’engagement sur les points suivants : Transformation de l’actuel crédit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base Transformation de l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler Amélioration du régime d’assurance-emploi Le parti a toutefois promis d’autres mesures qui, selon lui, aideraient les gens à subvenir à leurs besoins essentiels : Autres mesures d’aide au revenu Mettre en place un revenu minimum garanti. Corriger le crédit d’impôt pour personnes handicapées afin qu’il soit plus facile à demander et que davantage de personnes obtiennent de l’aide. Réductions d’impôts et mesures incitatives Faire passer le montant personnel de base de 16 129 $ à 40 000 $ afin d’éliminer l’impôt fédéral sur les revenus de moins de 40 000 $. Emplois et mesures d’aide aux travailleur·euse·s Élargir les congés payés aux soins aux personnes âgées, aux fausses couches et à d’autres besoins familiaux. Garantir de bons salaires pendant la transition vers les énergies propres. Offrir des formations pour les nouveaux emplois. Aider les syndicats à protéger les droits des travailleur·euse·s. Permettre à la main-d’œuvre qualifiée de travailler plus facilement dans n’importe quelle province. Abordabilité du logement Établir des règles claires afin que les logements construits avec de l’argent public demeurent véritablement abordables. Empêcher les entreprises d’acheter des maisons unifamiliales en imposant des règles garantissant que les logements construits avec l’argent public demeurent abordables de manière permanente. Corriger les failles afin d’empêcher l’utilisation de l’immobilier pour cacher de l’argent sale. Éliminer les avantages fiscaux injustes des fonds de placement immobilier. Encourager le développement du logement intergénérationnel. Programmes sociaux Mettre en place un système universel et abordable d’éducation préscolaire et de garderies pour toutes les familles. Rendre l’enseignement postsecondaire gratuit. Mettre en place un régime universel d’assurance-médicaments afin que tout le monde ait accès gratuitement aux médicaments. Offrir des soins dentaires à davantage de Canadien·ne·s qui n’en ont pas les moyens. Couvrir les soins de santé mentale afin que chaque personne puisse obtenir l’aide nécessaire. Parti libéral Parmi nos revendications, les libéraux se sont engagés à améliorer l’assurance-emploi (AE) en : supprimant l’attente d’une semaine avant d’obtenir l’AE pour les personnes qui perdent leur emploi en raison des droits de douane des États-Unis; améliorant l’accès à l’AE par une augmentation des taux de chômage selon la région; suspendant les règles qui empêchent les personnes bénéficiant d’une indemnité de départ de toucher des prestations d’AE pendant six mois. Les libéraux n’ont pas encore pris d’engagement sur les points suivants : Transformation de l’actuel crédit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base Transformation de l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler Élargissement de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées Le parti a toutefois promis d’autres mesures qui, selon lui, aideraient les gens à subvenir à leurs besoins essentiels : Autres mesures d’aide au revenu Éliminer la tarification du carbone pour les consommateur·rice·s (mis en place avant la campagne électorale). Resserrer le Système de tarification fondé sur le rendement pour les grands émetteurs industriels afin que les marchés du carbone soient plus efficaces. Réductions d’impôts et mesures incitatives Réduire de 1 % l’impôt sur le revenu pour la tranche d’imposition la plus basse, ce qui pourrait permettre à une famille avec deux revenus d’économiser jusqu’à 825 $ par an. Annuler l’augmentation du taux d’imposition des gains en capital (qui devait initialement entrer en vigueur le 25 juin 2024). En vertu de ce projet, toutes les entreprises et tous les particuliers déclarant plus de 250 000 $ de gains en capital par an auraient été soumis à un taux d’imposition plus élevé sur ces gains. Élargir la Déduction fiscale pour la mobilité de la main-d’œuvre afin de permettre aux personnes qui parcourent plus de 120 km entre leur domicile et leur lieu de travail de déduire davantage de frais; et augmenter de manière significative le plafond annuel de la déduction fiscale. Réduire l’impôt à payer sur la vente d’un immeuble locatif polyvalent à un exploitant sans but lucratif. Emplois et mesures d’aide aux travailleur·euse·s Porter le salaire minimum fédéral à 17,75 $ (en vigueur depuis le 1er avril 2025). Augmenter les salaires du personnel des forces armées afin de stimuler le recrutement. Accorder des bourses aux apprentis pouvant atteindre jusqu’à 8 000 $ par personne inscrite. Doubler le financement du Programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, pour le faire passer de 25 à 50 millions de dollars, afin d’accroître l’accès aux initiatives de formation dirigées par les syndicats. Mettre en place un nouveau volet de financement en capital de 20 millions de dollars pour les collèges afin d’investir dans de nouveaux espaces de formation pour les apprentis. Maintenir le programme du Service d’apprentissage pour aider les employeurs à embaucher de nouveaux apprentis dans les métiers désignés Sceau rouge, en offrant jusqu’à 10 000 $ par nouvel apprenti embauché aux employeurs admissibles. Éliminer les barrières commerciales entre provinces d’ici la fête du Canada afin d’accroître la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée entre les provinces et territoires. Abordabilité du logement Construire environ 500 000 logements chaque année. Éliminer la TPS fédérale pour les acheteur·euse·s d’une première maison (neuve ou ayant fait l’objet de rénovations majeures) dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars, ce qui pourrait leur permettre d’économiser jusqu’à 50 000 $. Mettre sur pied « Maisons Canada » pour construire des logements abordables en fournissant 25 milliards en financement par emprunt et 1 milliard en financement par actions à des constructeurs canadiens innovants de maisons préfabriquées. Fournir 10 milliards de dollars de financement à faible coût aux constructeurs de logements abordables. Investir 74 millions pour améliorer les infrastructures de logement essentielles, accélérer la construction et aider à répondre à la demande croissante de logements abordables dans le Nord. Investir 66 millions pour construire, rénover et réparer des centaines de logements supplémentaires dans tout le Nunavut, y compris pour les Autochtones et les groupes défavorisés. Réduire de moitié les redevances d’aménagement municipales pour les bâtiments résidentiels à logements multiples. Réintroduire la déduction fiscale pour les immeubles résidentiels locatifs à logements multiples des années 1970. Nouveau parti démocratique Parmi nos revendications, le NPD s’est engagé à : Élargir la Prestation canadienne pour les personnes handicapées : en doublant le montant de la Prestation (présentement fixé à 200 $ par mois). Améliorer l’assurance-emploi (AE) : en portant le taux des prestations à deux tiers de la rémunération assurable, avec une prestation hebdomadaire minimale de 450 $; en prolongeant les prestations à 50 semaines dans l’ensemble du pays; en instaurant un seuil national de 360 heures pour pouvoir bénéficier des prestations; en supprimant le délai d’attente d’une semaine; en incluant les entrepreneur·e·s à risque et les travailleur·euse·s autonomes qui perdent leur travail et leur revenu; en élargissant le programme de partage du travail de l’AE qui permet de compléter le salaire des travailleur·euse·s qui ont moins d’heures de travail. Cela permettra de maintenir les emplois et les activités des entreprises. Les néodémocrates n’ont pas encore pris d’engagement sur les points suivants : Transformation de l’actuel crédit pour la TPS/TVH en une Allocation pour l’épicerie et les besoins de base Transformation de l’actuelle Allocation canadienne pour les travailleurs en un Supplément canadien pour les adultes en âge de travailler Le parti a toutefois promis d’autres mesures qui, selon lui, aideraient les gens à subvenir à leurs besoins essentiels : Autres mesures d’aide au revenu Augmenter le Supplément de revenu garanti (SRG) de manière à sortir toutes les personnes âgées de la pauvreté. Majorer le crédit pour la TPS et les montants de l’Allocation canadienne pour enfants. Maintenir la tarification du carbone pour les entreprises (le NPD a appuyé la suppression de la tarification du carbone des particuliers mise en place avant la campagne électorale). Réductions d’impôts et mesures incitatives Faire passer le montant personnel de base (revenu non imposable) de 16 129 $ à 19 500 $ pour les personnes gagnant moins de 177 882 $, ce qui pourrait permettre aux travailleur·euse·s d’économiser environ 505 $ par an. Supprimer la TPS sur les produits de première nécessité tels que les repas vendus en épicerie, les couches, les poussettes et les factures mensuelles de cellulaire, d’Internet et de chauffage. Supprimer la TPS fédérale sur les véhicules fabriqués au Canada. Emplois et mesures d’aide aux travailleur·euse·s Augmenter les salaires des soldat·e·s. Créer des emplois en investissant dans les infrastructures et en se servant des ressources canadiennes. Développer le commerce avec d’autres pays que les États-Unis. Allouer tous les fonds issus des « contre-tarifs » à l’aide aux travailleur·euse·s et aux communautés les plus durement touché·e·s par la guerre commerciale menée par les États-Unis. Élargir les protections « super-prioritaires » de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour les travailleur·euse·s. Cet élargissement comprendrait les avantages liés à l’emploi, par exemple les salaires impayés et les indemnités de cessation d’emploi. Augmenter le plafond du Programme de protection des salariés afin de mieux couvrir les salaires dus (actuellement plafonné à 8 844 $). La mesure comprend ce qui suit : renforcer et s’assurer de la responsabilité des administrateur·trice·s pour les rémunérations impayées; mettre en place un système permettant aux travailleur·euse·s d’être indemnisé·e·s par le biais de fonds détenus en fiducie ou de garanties fédérales. Appliquer la notion d’« avantage net » aux critères économiques et d’emploi, en particulier aux emplois syndiqués. Cette mesure : empêchera les entreprises étrangères d’acheter des actifs canadiens dans l’intention de les démanteler et de licencier les travailleur·euse·s. Accroître la transparence autour des engagements pris par les entreprises dans le cadre de leurs offres publiques d’achat et inclure les syndicats dans le processus de révision. Abordabilité du logement Créer une stratégie de 16 milliards de dollars pour la construction de logements abordables. Ce plan comprendrait : le remplacement du Fonds pour accélérer la construction de logements par du financement permanent pour deux nouveaux programmes : le Transfert canadien pour le logement et le Fonds pour les communautés en premier; la construction de trois millions de logements abordables dans les cinq prochaines années. Réserver tous les terrains publics fédéraux constructibles à la construction de plus de 100 000 logements à loyer contrôlé d’ici 2035 et accélérer les approbations en vue de la construction de logements sur ces terrains. Redéfinir et doubler le Fonds d’acquisition de terrains publics en investissant 1 milliard de dollars sur cinq ans pour y construire plus de logements à loyer contrôlé. Accroître les protections des locataires. Allouer des sommes supplémentaires au Fonds canadien de protection des loyers, une initiative fédérale qui appuie les projets de logement communautaire. Moderniser 3,3 millions de logements grâce à la réduction des aides accordées aux grandes entreprises pétrolières et gazières, notamment en finançant des rénovations écoénergétiques pour 2,3 millions de ménages à faible revenu, comme l’installation de thermopompes, l’amélioration de l’étanchéité et une nouvelle isolation, pour un coût annuel de 1,5 milliard sur dix ans. Investir 300 millions par année pour élargir l’Initiative canadienne pour des maisons plus vertes afin de permettre à un million de ménages supplémentaires de financer des rénovations grâce à des prêts à faible taux d’intérêt. Collaborer avec la Société canadienne d’hypothèque et de logement afin d’offrir des prêts à terme fixe à faible taux d’intérêt aux acheteur·euse·s. Interdire aux grandes entreprises d’acheter des logements locatifs abordables. Cesser d’accorder des prêts fédéraux à faible taux d’intérêt et l’assurance prêt hypothécaire aux propriétaires d’entreprise qui escroquent leurs locataires. Sauver les projets de construction de logements menacés par les droits de douane afin de stabiliser les marchés de l’habitation et créer des emplois en construction. Introduire une charte des droits des locataires afin de mieux les protéger, notamment en instaurant un contrôle des loyers à l’échelle nationale, en interdisant les baux à durée déterminée, les rénovictions, les « démovictions », et autres pratiques abusives des propriétaires, en interdisant la fixation des prix des loyers et la collusion entre les géants de l’immobilier, et en reconnaissant le droit des syndicats de locataires à négocier avec les propriétaires. Porter le Fonds canadien de protection des loyers à 4 milliards de dollars afin d’aider les fournisseurs de logements sans but lucratif à acheter des logements locatifs abordables avant que les entreprises propriétaires ne s’en emparent. Programmes sociaux Sévir contre les cliniques qui facturent pour des services essentiels. Interdire aux entreprises américaines d’acquérir des actifs du secteur de la santé canadien. Créer plus de places en garderie à 10 $. Offrir une assurance-médicaments, des soins dentaires et des soins de santé mentale à l’ensemble de la population canadienne. Aliments abordables Plafonner les prix des produits alimentaires de base. Imposer un impôt sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes chaînes d’épicerie. Appliquer un code de conduite obligatoire pour les produits alimentaires. Demande no 3 : Défendre la souveraineté alimentaire autochtone Les politiques et systèmes alimentaires coloniaux ont mis à mal les systèmes alimentaires traditionnels des Autochtones et ont nui à leur capacité de produire des aliments qui répondent à leurs préférences culturelles et alimentaires. La nourriture dans le nord du Canada est beaucoup plus chère que dans le reste du pays. Il n’est donc pas surprenant que le taux d’insécurité alimentaire chez les Autochtones soit deux fois plus élevé que la moyenne nationale. C’est pourquoi nous demandons à l’ensemble des candidat·e·s à ces élections de s’engager à garantir la souveraineté alimentaire autochtone et à collaborer avec les Nations autochtones afin de soutenir véritablement leur autodétermination, leur souveraineté et leur contrôle sur leurs systèmes alimentaires. Quelle est la position des principaux partis politiques face à cette revendication? Bloc québécois Aucun engagement concret n’a encore été pris pour garantir la souveraineté alimentaire autochtone Le Bloc s’est toutefois engagé à : continuer à défendre le droit des peuples autochtones à l’autodétermination; veiller à ce que le gouvernement fédéral respecte la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). Les articles 25 et 26(2) de la DNUDPA peuvent être interprétés comme incluant les questions relatives à la souveraineté alimentaire autochtone; concrétiser tous les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation; appuyer les efforts déployés pour imaginer un avenir sans la Loi sur les Indiens, tout en respectant les souhaits des peuples autochtones; promouvoir les langues, les cultures et les traditions autochtones; continuer à réclamer l’accès à l’eau potable dans les réserves. Parti conservateur Aucun engagement clair n’a encore été pris pour garantir la souveraineté alimentaire autochtone Parti vert Aucun engagement concret n’a encore été pris pour garantir la souveraineté alimentaire autochtone Les verts se sont toutefois engagés à : concrétiser tous les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation; mettre pleinement en œuvre la DNUDPA; appuyer les efforts déployés par les Autochtones pour mettre fin au régime de la Loi sur les Indiens; créer des unités gérées par les Autochtones qui protégeront la souveraineté du Nord et fourniront des connaissances spécialisées. Parti libéral Aucun engagement concret n’a encore été pris pour garantir la souveraineté alimentaire autochtone Les libéraux ont cependant promis 253 millions en nouveaux fonds pour des initiatives de réconciliation avec les Autochtones dans le Nord. On ne sait pas encore quelle part de ces fonds, le cas échéant, servirait aux projets de souveraineté alimentaire autochtone. Nouveau parti démocratique Aucun engagement concret n’a encore été pris pour garantir la souveraineté alimentaire autochtone Les néodémocrates se sont toutefois engagés à : adopter intégralement la DNUDPA; concrétiser tous les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. En conclusion En cette période d’incertitude économique particulièrement stressante, les élu·e·s doivent être une source d’espoir et de détermination, surtout pour les personnes qui sont continuellement marginalisées. Ces élections doivent marquer un tournant, non seulement en ce qui concerne la gestion des droits de douane américains, mais surtout par l’adoption de mesures ambitieuses visant à éradiquer l’insécurité alimentaire et à enrayer les inégalités galopantes au pays. La réponse ne réside pas dans la réduction des impôts, mais plutôt dans des investissements substantiels dans les programmes de soutien au revenu et les programmes sociaux qui permettront à toute la population d’avoir suffisamment d’argent pour subvenir à ses besoins essentiels. La population canadienne exige mieux. Finis les retards. Et surtout, nous en avons #AssezDesMiettes!